Dans le cadre d’un reportage pour Métronews, j’ai rencontré Saimir de l’association La Voix des RRoms. C’est lui qui avait alerté la rédaction qu’une expulsion s’effectuait à Montreuil. Après l’expulsion, Yacha, un Rom de l’ex-Yougoslavie, jouait de la guitare pour amuser les familles qui venaient de perdre leur habitat de fortune. Les enfants se mirent à danser et à rire. Ils avaient oublié leur présent, le temps d’une chanson, et étaient ailleurs, transportés par la musique et les paroles de Yacha. J’ai pris une photo et c’est cet instant que j’avais saisi qui m’a donné l’envie de m’immerger auprès de cette population si chaleureuse. Ce qui m’a aussi motivé, c’était mon indignation face à la stigmatisation et le traitement répressif réservé à ce peuple qui erre, sans terre, à travers le monde depuis des centaines d’années. Saimir m’a mis en contact avec Umberto de RRomEurope qui m’a présenté à Titel, le chef du « camp » de la Courneuve, qui m’a accueilli sans réserve dans son village en m’offrant l’hébergement dans une caravane. Un village qu’ est-ce que c’est? C’est un territoire qu’ on occupe pour y vivre et prospérer. Normalement c’est un endroit accueillant et propice à la vie. Il y a quelques années, Titel a investi un terrain vague près de la bretelle d’autoroute, à la Courneuve avec quelques membres de sa famille. Il y a construit sa maison et une église avec du matériel de récupération.D’autres familles originaires de Roumanie, de la région de Bihor, d’où il vient, se sont installées sous son autorité. Il est un peu le maire du village; il s’occupe de la sécurité, règle les conflits et les problèmes de la communauté. Nous sommes loin des cliches colportés par tous ceux qui veulent contribuer à nous effrayer. Les Roms sont des êtres humains avec les mêmes préoccupations que nous tous. Quelle liberté pour un homme s’il ne peut pas travailler, s’il n a pas de papier et qu’ il vit dans l’angoisse d’être arrêté ou expulsé à tout moment. Ils sont ici comme n’importe quels étrangers venus chercher ici une vie meilleure. La France est une terre d’ accueil. Cela fait partie de notre patrimoine culturel, qui nous fait rayonner dans le monde entier.Nous devons le préserver. Yann MERLIN
« The secret is that the Roma resemble us. »
There is good reason to ponder what “the Roma” now represents when redefining our relationship to « the Other « , because while for many the Roma are a problem, in reality, this attitude is in fact the dilemma.
« The disturbing strangeness » or fear of what should have remained secret.
During recent years, the position held by our politicians and most of the press (those who own and direct it), is proof that irrationality has returned, that we can also wonder about a diversity of opinion that is no longer guaranteed. Without media support, this idea of the Other could not spread and grow in public opinion. Incidentally, how could it?: most of the French do not know the Roma.
Without press backing, the conversion that we are witnessing over the years would be impossible. This slide towards a racism that has become ordinary would not exist.
« Beyond the sharing of knowledge, sensitivity and experience of the Other, it is the very idea of mingling which is forbidden, this primitive impulse that drives us to view sameness as a guarantee against the loss of self… » wrote Freud. The Roma « is » the very epitome of refusing authority and we therefore find it natural that they be hunted, arbitrarily expelled, cast out onto the street, or that their children are refused education and excluded from schools. They don’t want to do anything like everyone else; they are dirty, delinquent, drifters, lazy… They are pleasure-seekers who don’t enjoy like us, incapable of doing good. Quite simply, they are defined constantly as our opposite.
It is not enough that they are confined in misery, they must be sent back to whence they came; in other words daily persecution is their destiny. Thus they must return to live with the rats of Romania, Hungary or Bulgaria. That’s not our problem. Europe allocates credits for this and we shouldn’t have to pay twice for them. The Roma are expensive and worthless.
Of course, they can’t be political refugees. Among civilized European Union countries, after all…
In short: the Roma are subhuman. They have nothing to say and are never given the opportunity to express themselves.
In this context, Anina Ciuciu, author of the book « I’m a Gypsy and I remain so » (which describes her slums-to-Sorbonne experience as a Roma woman now integrated into French society) is the example of selective cases’ effectiveness: the « modified Other », a kind of « exception” which confirms the rule. On one hand it proves that meritocracy is still alive and well – the Republic’s school system is perfect and the social ladder still works – while at the same time her exceptional story can be exploited to illustrate the reverse of the message she attempts to convey. She is also the “proof” that “we” have nothing against the Roma. Giving visibility to a viewpoint is not left to chance.
The humanity of my images is demonstrated throughout their daily life and I simply bear witness to this, because the Roma allow me to photograph them and forget my presence, granting me their trust. They live in these images. In other words they eat, they have a wide variety of activities, they sleep, they make love (since they have children), they have fun, they believe in God, they pray. They live in a patriarchal mode. They are organized, they have aesthetic taste, they work, they have a culture, they are creative, they live in poverty but can laugh. They are united and help each other, they argue. They watch TF1 like everyone else – and all this does not correspond to the conveyed stereotyped images aimed at dehumanizing them. The Roma have become, despite themselves, those who don’t want to be integrated.
Whether they live in France or elsewhere, what is on display here is the negation of their status as human beings, of their very existence.
The Roma have become, despite themselves, those who don’t want to be integrated.
Yet what I describe through my photographs is not a falsehood. I have not rewritten reality. And yet, while I believe « everything is there », I sometimes hear: « What did you see? » – in the sense of: “What didn’t you photograph or weren’t able to photograph? » This attitude towards them affects us all. I also began this encounter with my prejudices. But I went beyond this and ask: « Please, look… The secret is that the Roma resemble us… »
France, regularly called to order for its policy about foreigners, is not doing well.
« Le secret c’est que le Rrom nous ressemble. »
Il y a lieu de s’interroger sur la notion de symbole que représente aujourd’hui « le Rrom » dans la redéfinition de notre rapport à l’Autre car si pour beaucoup les Rroms posent problèmes, en réalité, c’est ça qui pose question.
« L’inquiétante étrangeté * » ou la peur de ce qui aurait dû rester secret.
Le discours de nos politiciens et celui d’une majorité de la presse (ceux qui la dirigent), ces dernières années, est la preuve que l’irrationnel est de retour, que nous pouvons aussi nous interroger au sujet d’une diversité d’opinion qui n’est plus garantie. Sans le soutien des médias, ce discours sur l’Autre, ne pourrait pas se diffuser et se développer dans l’opinion publique. D’ailleurs, comment cela se pourrait-il, la plupart des Français ne connaissent pas les Rroms.
Sans le soutien de la presse, la conversion à laquelle nous assistons depuis des années serait impossible. Ce glissement vers un racisme devenu ordinaire n’existerait pas.
« Au-delà du partage des connaissances, de la sensibilité et du vécu de l’Autre, c’est l’idée même d’un mélange qui est interdit, ce ressort primitif qui nous pousse à voir dans l’identique, une garantie contre la disparition du moi … » écrivait Freud. Le Rrom « est » le type même du refus de l’autorité et nous devons trouver naturel qu’il soit pourchassé, expulsé arbitrairement, rejeté a la rue, ou encore que ses enfants soient déscolarisés ou que l’école leur soit refusée. Il ne veut rien faire comme tout le monde, il est sale, délinquant, nomade, feignant… C’est un jouisseur qui ne jouit pas comme nous, incapable de faire le bien. Il est constamment défini comme notre contraire, tout simplement.
Qu’il soit enfermé dans la misère ne suffit pas, il faut le renvoyer d’où il vient, c’est-à-dire dans sa persécution quotidienne, c‘est sa vocation. Qu’il retourne donc vivre avec les rats de Roumanie, de Hongrie ou de Bulgarie. Ce n’est pas notre problème. L’Europe attribue des crédits pour cela et nous n’avons pas à payer deux fois pour eux. Le Rrom coûte cher alors qu’il ne vaut rien.
Bien sûr, il ne peut être un réfugié politique. Entre pays civilisés de l’Union européenne, tout de même…
En définitive : Le Rrom est un sous-homme. Il n’a rien à dire, et d’ailleurs, il n’a jamais la parole.
Dans ce contexte, Anina Ciuciu, auteur du livre « Je suis tzigane et je le reste » (qui décrit son parcours de femme Rrom intégrée à la société française, du bidonville à la Sorbonne) est l’exemple de l’efficacité du cas par cas : c’est « l’Autre-modifié », une sorte « d’exception » qui confirme la règle. D’un côté, elle est la preuve que la méritocratie est toujours d’actualité — l’école de la République est parfaite et l’ascenseur social fonctionne toujours — et en même temps, le coté exceptionnel de son parcours peut être récupéré pour illustrer l’inverse du message qu’elle avait l’intention de nous transmette. Elle est aussi la « preuve » que « nous » n’avons rien contre le Rrom. La parole n’est jamais donnée par hasard.
L’humanité, dans mes images, se manifeste dans le tout quotidien et je témoigne simplement, parce qu’ils me laissent photographier et qu’ils m’oublient, m’offrant leur confiance. Dans ces images, ils vivent. C’est-à-dire : ils mangent, ils ont tout un tas d’occupations, ils dorment, ils font l’amour (puisqu’ils ont des enfants), ils ont du plaisir, ils croient en Dieu, ils prient. Ils vivent dans un mode patriarcal. Ils sont organisés, ils ont un goût esthétique, ils travaillent, ils ont une culture, ils sont créatifs, ils vivent dans la misère mais peuvent rire. Ils sont solidaires et s’entraident, ils se disputent. Ils regardent TF1 comme tout le monde et tout ça ne colle pas aux images véhiculées qui visent à les déshumaniser. Le Rrom est devenu, malgré lui, celui qui n’aurait pas le désir de s’intégrer.
Ce qu’ils vivent chez nous ou ailleurs, ce qui se répète là, c’est la négation de leur statut d’être humain, celle de leur existence même.
« Le Rrom est devenu, malgré lui, celui qui n’aurait pas le désir de s’intégrer. »
Mais ce que j’ai écris avec mes photographies n’est pas une fabrication. Je n’ai pas réécrit le réel. Et pourtant, alors que selon moi « tout est là », il m’arrive d’entendre: « Qu’est-ce que vous avez vu ? » — dans le sens de : « Qu’est-ce que vous n’avez pas pu ou voulu photographier? ». Le discours sur eux nous atteint tous. Je me suis installé là, aussi avec mes préjugés. Mais je les ai dépassés et je dis : « S’il vous plaît, regardez… Le secret, c’est que le Rrom nous ressemble… » La France régulièrement rappelée à l’ordre pour sa politique au sujet des étrangers, ne va pas bien.
Yann Merlin. La Courneuve, juin juillet 2013, Le camp de Roms situé rue Pascal a La Courneuve regroupe une soixantaine de familles de la région de Bihor, en Roumanie.Il a été ouvert en 2008 par Titel sur trois parcelles qui font environ cinq mille mètres carrés . Il a commencé par construire sa maison puis l église du village.C est lui et sa famille qui gèrent le camp au quotidien.Tout le monde appelle le camp la « platz ».
babuska, slato, marius,?,?, beni, zaralia ecoutent Titel qui leur explique que je vais vivre avec eux et que je suis la pour faire un reportage.
Parcel, gita, sorina appellent leurs amis pour poser sur la photo.
Les allees sont nettoyees tous les matins par les femmes qui se relaient a tour de role.
Il n y a pas de point d eau dans le camp et encore moins de sanitaires. Tot le monde se lave dans des bassines.
Sebastien a emmener toute sa famille pour les deux mois d’ete. Il est informaticien. Son objectif est de reussir a faire soigner sa fille en France car il voudrait qu elle ne soit pas handicapee par son probleme. Il essaye en vain de trouver une solution mais il repartira sans obtenir une prise en charge de sa fille.
Yann Merlin. La Courneuve, juin juillet 2013, Les repas se prennent souvent a l extérieur des cabanes dans lesquelles la température est insupportable été comme hiver.Ici un plat typique, le samele, un assemblage de feuille de chou ou poivron farcie de riz et de viande porc.
Seule les membres de famille de Titel possedent des frigos. Ils ont aussi des toilettes seches qui leurs sont reservees.
Yann Merlin. La Courneuve, juin juillet 2013, Debora est la fille de Titel. Elle est scolarisee a La Courneuve.
Les cabanes sont fabriquees avec des materiaux de recuperations. Chacun s acquitte de 400 euros pour y rentrer.
Yann Merlin. La Courneuve, juin juillet 2013,La messe c est l occasion de faire la fete et Daci s est peint le visage.
Titel fait parti des rares a avoir assez d espace pour construire une cuisine.
Yann Merlin. La Courneuve, juin juillet 2013, Les habitations sont ornées de tapis et de tissus récupérés pour améliorer l’isolation des baraques. les intérieurs sont très colorés. Les gens se chauffent au poêle a bois.
Yann Merlin. La Courneuve, juin juillet 2013, Vers 18:30, le groupe électrogène est allumé, fournissant aux habitants du village de l’électricité. Les enfants peuvent regarder des dessins animés a la télévision.
Yann Merlin. La Courneuve, juin juillet 2013, Dans l’église évangélique du village, les femmes et les hommes sont séparés.
Yann Merlin. La Courneuve, juin juillet 2013, Le camp n a pas d eau courante. Les habitants fabriquent des outils pour capter l eau et remplir les bidons qui servent pour la cuisine, le linge et la toilette.Il faut parcourir 500 metres pour s approvisionner.
Les Roms sont evangelistes. La plupart sont tres croyants.
Les familles vivent parfois a quatre dans une piece.d’une dizaine de metres carres.Cet homme mange pendant que sa femme et ses enfants sont a la messe.
Yann Merlin. La Courneuve, juin juillet 2013, Les jeunes filles s occupent de la lessive et des repas quand elles reviennent de la manche en début d apres-midi.
Yann Merlin. La Courneuve, juin juillet 2013, Les femmes prennent le thé, le cafe ou un rafraichissement et parlent entre-elles.La maman d Isa en arrière plan attend un autre enfant mais elle n est pas suivie a l hôpital, elle retourne bientôt en Roumanie car son mari craint qu’ils se retrouvent a la rue si l expulsion est prononcée.
Les interieurs sont richements decores apr toute sortes d objets de recuperation.
Les hommes ages travaillent et participe aux taches menagere. Le point d eau se situe a 600 metres environ et les besoins oblige les habitant a faire le plein deux fois par jours.
Les hommes ont travaille toute leur vie en roumanie mais ils ne percoivent pas de pension de retraite
Yann Merlin. La Courneuve, juin juillet 2013, Titel et Livia, sa femme.Il se rase avant une réunion a Paris avec des associations de toutes l ile de France.Il est question qu il aille voir le ministre du logement avec une délégation composes de militants associatifs.
Yann Merlin. La Courneuve, juin juillet 2013, Certaines femmes ne travaillent pas et restent a l’intérieur du camp.. Elles se rendent service pour la garde des enfants.Certaines ont perdu leur mari, n ont plus aucun revenus en roumanie et suivent leurs enfants. Elles ont la nostalgie du pays qu elles ont quitte.
Titel preside la reunion avec les pasteurs et les paroissiens qui s occupent de l office du dimanche.
Une petite fille expose son outil de travail.Ses parents voudraient qu elle soit scolarisee mais c’est un luxe qu il ne peuvent pas se permettre.
Cette jeune fille enfile son costume traditionnel.
Les jeunes filles contribuent aux revenus des parents. Elles leurs reversent le produit de la manche ou ramene des objets ou nourritures qu elles ont recolte dans les poubelles.
ce jeune homme handicape veut poser avec son objet prefere.
La cuisine en exterieur est une extension du logement comme ici en bordure de decharge.
Des systeme de plomberie ingenieux sont trouves pour avoir l eau courante dans les barraques comme ici a droite de l image.
La musique peut etre une source de revenus a condition de pouvoir jouer ce qui est de plus en plus difficile notamment dans le metro ou iles roms sont souvent pourchasses.
Yann Merlin. La Courneuve, juin juillet 2013, Les femmes vivent toutes en couple. Il n y a pas de foyer de célibataires dans le camp. Quand une dispute éclate entre un homme et une femme, le problème est exposé a la communauté. Titel, qui représente l’autorité, tranchera, si besoin. Il tient a ce que le camp vive dans une certaine harmonie et menace d’expulsion ceux qui ne veulent pas respecter les règles mises en place. Par exemple l’alcool est interdit dans le camp.
Dans certaines familles les couples vivent separes. Cette situation rend la vie encore plus difficile pour la femme et les enfants.Cette femme repars en roumanie definitivement.
Certains jeunes se defient a la marelle quand les jeunes filles ont fini de jouer.
Un marchand de glace fait son commerce le dimanche.Les enfants l attendent avec impatience
Yann Merlin. La Courneuve, juin juillet 2013, Isa fait partie des enfants scolarises car elle est la cousine de Debora, la fille du frère de Titel. C est l été, l école vient de s arrêter mais elle va devoir retourner vivre en Roumanie avec sa mère. Son père redoute l expulsion qui parait éminente c est pour cela qu’il a pris cette décision. Elle est impatiente de revoir les paysages de son pays qui lui manquent. Elle vit dans la campagne d Oradea.
les petites filles aussi s habillent pour la messe du dimanche qui est toujours une fete.
livia et ses belles soeurs sont les premieres dames du village.
les jeunes femmes soignent leurs tenues quand c est le jour de la messe, les petites filles les admirent.
Les chanteuses (l’une d entre elle au centre de l image) sont des personnages importants dans le village.
Un jeune doit passer par dessus le grillage pour venir jouer au football
Yann Merlin. La Courneuve, juin juillet 2013, Simona a encore été agressée par son mari. Elle s est réfugiées près de la maison de Titel et après qu’ils furent séparés, explique que son mari la sollicite sexuellement tout le temps que c est parce qu’elle refuse qu’il la bat. Les autres femmes s’amusent de ce qu’elle dit alors que son mari est neutralise par Titel qui va le calmer.
Les habitants du camp economise pendant deux ou trois ans avant de pouvoir faire le voyage en roumanie. Il faut compter 160 euros aller et retour et environ trois cent euros pour y vivre deux mois me dit cet homme.
yann Merlin. La Courneuve, juin juillet 2013,Quelques personnes viennent de l’exterieur pour acheter toutes sortes d’objets trouves dans les poubelles.
Le jeune pasteur a repris la releve pendant la periode des vacances et il fait la messe en plein air.
Titel vient de s acheter cette mercedes. Il pense qu elle lui permettra de faire des aller retour en Roumanie ou il a sa maison et sa famille pres de Oradea.
Pour deborah c est le dernier jour d ecole. Ensuite ce sera les vacances. Ses parents se demandent comment elle pouura poursuivre ses etudes si ils sont expulses.
A l exterieur les femmes accroches des miroirs car les interieurs sont sombres.
Sous le regime communiste les rom etaient oblige de travailler sous peine d aller en prison comme cet homme qui a graver sur sa main l annee de son incarceration en roumanie en 1970.
La belle fille de Titel attend le retour de son mari qui est en prison pour avoir ete pris en flagrant delit de vol de cuivre dans un entrepot desafecte.Elle est la voisine de Titel et s occupe de ses deux filles.
Certains ont l electricite pendant la journee comme ici le beau frere de Titel qui possede aussi le camion du village.
Umberto et Titel s entretiennent au sujet du jugement en cours. Umberto s occupe des questions juridiques particuliers ou collectifs. Il est l intermediaire de19 camps en ile de France.
tous les soirs titel recolte l argent des « locataires pour l electricite et la securite. la taxe s eleve a un euro par foyer.
Pendant la messe les jeunes ont la possibilite d entrer et de sortir de l eglise.
Le soir tout le monde se retrouve dehors apres le diner.
Deborah promene son chien de luxe sa cousine isabella est effrayee par l animal
Les grands meres s occupent des enfants pour soulager les parents et leur laisser un p[eu d intimite.
il est 5 heures, le camp se leve.
les ordures menagere est l un des plus grand enjeu du village. Cela fait l objet de problemes recurants avec la municipalite, les employes du ramassage le voisinage.Titel vient d obtenir de pouvoir stocker les poubelles de l autre cote de la rue. Il voudrait des poubelles neuves car celles ci ont des trous en dessous ce qui permet aux rats de s infiltrer a l interieur. Certains habitants y jette des bouteilles d urine ce qui excede les employes municipaux qui redoutent surtout les rats qui sortent des poubelles au moment de les vider.
Livia s occupe du bar. Les habitants viennent lui acheter des boissons fraiches car elle a un frigo qui fonctionne.C est ce qui lui permet d acheter a manger pour la famille.Titel et Livia sont les seuls a pouvoir manger du frais et du non perime dans le village grace aux revenus du bar, de la taxe quotidienne.
Le pasteur et sa femme au deuxieme plan, emmenage dans le camp apres son expulsion du village « d’insertion »qui a ete ferme suite a une decision departementale.
des alteres viennent d’etre recuperees sur le trottoir.
Les Roms ne peuvent pas se domicilier rue Pascal.Cette femme propose des domiciliations contre la somme de 50 euros.
un bouquet trouve dans une poubelle aura une deuxieme vie.
Apres le travail de recuperation il faut entretenir ou ameliorer l habitat et cette tache concerne le chef de famille qui trouve toujours des solutions.
un pere de famille retrouve sa femme et son bebe.ils vivent dans une barraque qu il partage avec un homme seul.
Titel passe du temps avec sa petite fille qui vient d apprendre a marcher.Pour lui l enfant a une conscience qu ils doivent develloper. Les enfants ne se blessent pas dans le camp malgre tous les dangers.
Le dimanche les roms d autres camps viennent celebrer la messe. Ils viennent de Bobigny, de st denis, de bondy.
celui qui possede un camion peut faire de la feraille et avoir des revenus. Ces revenus varient en fonction du cours des metaux qui peut decendre a 10 centimes le kilo.
cet homme explique qu aujourd hui il faut tourner cinq jours pour recolter une tonne de ferraille.Que ce travail est de moins en moins rentable.L assurance, l essence et l entretien du camion, le cours du metal fait que c est tres difficile d en vivre.
Umberto emmene les representants du village au tribunal. Leur avocat a trouve une faille dans la procedure. En effet, la mairie n avait pas tenu compte du fait que le terrain etait divise en trois parcelles ce qui va reporter la procedure. Tout le monde se sent soulage par cette nouvelle.Le camp sera rase en septembre 2015 apres sept ans d occupation, c etait le plus ancien camp de Rom d ile de France.Aujourd hui il n existe plus et tous ses anciens habitants vivent dans la rue a l exception de Titel et de ses proches a qui il a ete fournis des logements.
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bravo pour ces superbes photos helas tous les roms ne font pas aussi pacifique et calme qu’a la courneuve ou appparement ils ont civitlises chez nous les gosses ne sont pas scolarisés et font la manche ou pour passez le temps fracture les voitures je ne parle pas des odeurs ni des sacs poubelles pas plus que des trafics d’animaux quand aux enfants en bas age les meres s’en serve pour faire la manche au coin de rue les vieilles elle sont chargé de faire la manche devant les magasins les jeunes femmes (jolie) elle sont prostituée effectivement il y a toute un organisation mais pas la meme devant un media bonne journée a vous
quel beau reportage bravo ça devrait être diffusé sur toutes les chaines…les rroms ne souhaitent pas vivre dans les ordures
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salut Yann, ah oui alors c’est un beau travail. Tes couleurs, tes plans, tes compos. Cette humanité de chair, de sang, de rires, de misère et de fierté, comme elle transparait ici, Chapeau et merci, mon ami.
Merci Camarade. TTrés beau travail. ça prends au tripes. y sont beaux ces gens. Libres !
Moi je me suis faite agresser par 4 jeunes filles Roms hier, le coup du journal qui sévit dans les grandes villes. J’ai été révoltée, parce que j’ai vu aussi un petit de 8 ans au plus, et j’ai voulu éviter d’avoir la haine, alors j’ai cherché à comprendre et je suis tombée sur ce site extraordinaire. Pourtant, je n’arrive toujours pas à comprendre. Chacun vit comme il veut dans un pays des droits de l’homme mais comment cautionner le travail des enfants, tout le monde sait que ces filles, ces gosses, sont obligés de ramener du résultat pour servir des familles riches souvent à l’étranger. Même la police, quand j’ai été faire mon procès verbal, m’a dit : madame, on ne peut rien faire. Eux mêmes ne peuvent pas faire autrement. Alors pourquoi n’ y a t’il aucun système qui permette l’école, l’intégration, qui permette à quelques uns des plus jeunes de s’extirper d’un système où l’agression de l’autre et la mendicité sont les seuls moyens de vivre ? Est ce de droite ou raciste que de dire qu’un groupe, un peuple, doit tenter de s’intégrer aux valeurs d’un pays, pour pouvoir s’y installer durablement ? J’ai été révoltée par ces filles qui me crachaient dessus pour faire diversion et que je ne regarde pas le clavier du guichet de retrait sur lequel elles pianotaient 300 euros…. et puis je me suis dit : si elles ne me font pas ça, elles se feront probablement tabasser ce soir. Pourrait il y en avoir une, un jour, une seule, qui sorte du lot, et tente autre chose, autrement ?
J’ai accompagné une fois une jeune maman Rom et ses deux petites filles jusqu’à ce camp un soir d’hiver pluvieux. Cette femme, je l’ai croisé un matin sur mon chemin et je ne l’ai plus jamais oublié. J’ai fait ce que je pouvais pour l’aider, mais je voulais comprendre aussi ce qui faisait sa vie…
j’ai vu ces rues, cet empilement de baraques de fortune, cette ville dans la ville qui a même son église.
Ces images me touchent et me déchirent…je me souviens avoir été surprise par la décoration des intérieurs, cette propension à faire de ces lieux insalubres, miteux, vétustes un lieu de vie qui ressemble à chacun, qui véhicule sa propre identité.
Merci Yann pour ce très beau travail…je suis photographe également et je trouve tes images très puissantes. L’image transcende parfois la réalité, j’ai foulé les allées de ce camp, peut-être croisé ces gens.
Je ne sais pas ce qu’il est advenu du camp aujourd’hui, il était menacé de démolition cet été. Ma petite maman rom est repartie sous le coup d’une OQTF puis revenue voici un mois. Une semaine dans la rue puis de nouveau un camp mais cette fois ci bien plus loin en banlieue. Il faut tout recommencer à zéro, payer pour une baraque, un matelas, une bouteille de gaz…je me sens indignée et impuissante, souvent en colère aussi devant le cortège de préjugés que les gens trimballent sur cette communauté. Il n’y a qu’à regarder ces images pour comprendre combien la réalité est bien plus complexe mais aussi similaire à la nôtre…Ces gens ont des enfants avec autant de curiosité et un peu moins d’innocence dans les yeux. Que deviendra cette jeune génération d’enfants si nous ne leur offrons même pas la possibilité d’être scolarisés systématiquement dans de bonnes conditions…?
Il faut continuer à se battre jour après jour pour la dignité des populations stigmatisées et opprimées.
ils ne sont pas plus nomades que vous et moi, ils fuient un pays qui les maltraite.
bRavo et merci
Tout le monde parle des Roms mais personne ne connais les Roms, merci de nous rappeler que ces gens sont bien nos frères humains par ces photos.
AU BUCHER !!!
Ce travail est absolument remarquable..Tellement vivant.et intriguant, qui nous fait voyager, nous donne envie de les rencontrer, de partager quelque chose. Ils ont tellement de choses à nous faire découvrir…Les couleurs chaudes sont magnifiques et j’imagine que ce campement est une forme nouvelle des bohémiens dans des roulottes qui m’ont tant fait rêver lorsque j’étais enfant….Je serais volontier partis avec eux à 3 ans, dans l’Est de la France si ma mère qui me cherchait,( je m’étais sauvée,) m’avait découvert avec une femme qui m’avait offert des pommes de terre…Je me sentais bien et n’était pas inquiète le moins du monde. Je retrouve, à travers ces photos, la fascination que j’avais éprouvée alors. Il faut garder les ROM, avec nous, ne pas les pourchasser..;Ils l’ont tellement été. FD Garcia LORCA était lui aussi fasciné par les Gitans. Nombre de ses poèmes en témoignent dans » Complaintes gitanes »…Bon, ce ne sont pas des Gitans, ce sont des ROM et alors , C’est de la même famille !
Nous sommes tous de passage que nous valons nous ? Qu’avons nous si ce n’est que d’être vivant.
Bravo …. Car découvrir, témoigner, s’immerger dans ce village, c’est trouver enfin une vertu positive au vocable « clichés ». J’espère que nous seront nombreux à aimer et promouvoir ces clichés CHEZ les Roms …. bien plus humains que les sempiternels clichés SUR les Roms ;-). Merci, merci ….
Reportage, clichés et photos remarquables…. mais je ne crois pas à l’intégration dans notre pays en ruine et en faillite de la communauté Roms.
Qu’est-ce-que cela veut dire pour vous « intégration » ? Pourquoi ne pourraient-ils pas, les Rom, garder leurs coutumes, leurs modes de vie s’ils respectent les « lois » de la République ? Ils ne sont pas tous, voleurs, maffieux,attaquant de vieilles dames et agressant les enfants ou les jeunes filles!
Peut-être avons-nous « peur » de l’étrange, l’inquiétante étrangeté ? Mais c’est un vrai problème que vous posez.Intégration est lourd de sens..Sans doute avoir vécu un temps avec eux, certains comme c’est le cas ici a permis de prendre connaissances de leurs manières de vivre ,des nomades, mais si chaleureux. Il me semble que c’est le côté » marginal », border-line, qui dérange , non ?
Oui, c’est vrai, les Roms ne peuvent pas s’intégrer en France (comme l’a dit Manuel Valls). Ils peuvent seulement faire de la musique et chanter et danser et rire, avant ou après expulsion.
J’ajoute bien sûr : très belles photos !
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Bonjour Yann,
Une de vos photos m’a inspiré une demi-fiction. C’est ici :
http://partageux.blogspot.fr/2013/10/les-socialistes-ont-des-modes-de-vie.html
Ils ont un bloc ou groupe électrogène? Ou bien bricolage et raccordement risqué (risques d’incendie) à un poteau électrique?
Magnifique reportage. Superbes photos. Merci pour ce partage.
Bravo pour ce travail photographie. Il est d’une très grande justesse. Cela donne envie de s’y mettre. Bonne continuation.
Sarah-Béhia.
magnifique et bouleversant en même temps ! merci !
Amazing. Just amazing. 🙂
Bravo pour ce travail d’une qualité rare.
Et merci de le partager 🙂
Pingback: 3 semaines dans un camp de Rroms – La Courneuve, juillet 2013 | Etat d'Exception
Merci pour ces photos, ça fait du bien de voir que nous sommes pas isolés face à toutes les stigamtisations des roms.
bravo yann, ce ne sont les premieres photos prisent par vous que l’on voit, on ressent toujours la meme emotion. votre generosite humaine est traduite a travers votre travail. continuez a nous epater.
je n’ai pas de commentaire qui serait en deça de toute manière des images …. juste merci
Attention TF, tu vas être censuré comme grax dont je ne vois plus les commentaires.
Que dire ?
C’est magnifique !
D’un point de vue photographique, premièrement mais aussi et surtout d’un point de vue humain.
L’autre face, ce que beaucoup oublient devant le terme ‘Roms’ … Ce sont des personnes avec des sentiments et qui comme chacun méritent le respect. Ces personnes stigmatisées de tout côté, qui vivent comme il le peuvent. Ce qui me marque sur ce reportage, c’est le nombre de sourires.
Si ces images pouvaient changer un peu la mentalité discriminatoire de certains, et les pousser à s’ouvrir ce qu’ils ne connaissent pas au lieu d’exclure …
Je ne lis pas les autres commentaires, j’ai peur que cela m’énerve.